AUTODRONE
numéro DIVINE VIZION
DIABLE



PHOTOS N°AUTODRONE


ET DIEU CREA LE DIABLE 

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Et Dieu créa le Diable c'est une femme Quand j’y songe je n’suis pas sage je m’allonge avec des garçons et des filles qu’on pas mon âge J’suis dénudée des nazes me regardent je monte la garde - sabre laser direct au but j’suis pas bavarde testostérone dans mes artères j’te la ferai toujours à l’envers Je suis la femme de ton intérieur mon balais dans ton postérieur O rage O désespoir Et Dieu créa le Diable c’est une femme Et Dieu créa le Diable c’est une femme J’te fais un thé empoisonné A la mante religieuse Du verre luisant pour l’faire passer voilà une idée lumineuse T’es puni t’auras pas d’fessée claque dans ta gueule pour compenser Et ammoniac dans ton biberon J’appuie sur Rec quand tu t’cramponnes Si tu t’agites dans mon chaudron Je t’assassine puis t’assaisonne J’ai jeté un sort à ta tête depuis tu n’sais comment penser Tes trois neurones et ton phallus joue à FIFA dans ta teté Je t’envoie aux enfers passe le bonjour à mes amis Satan, Juda et Lucifer on a partagé le même le lit O rage O désespoir Et Dieu créa le Diable c’est une femme c’est une femme O rage O désespoir Et Dieu créa le Diable c’est une femme Je t’envoie aux abysses sous la couche d’eau tu vas zoner j’suis terre à terre j’ai d’ja fait l’tour du planisphère Je t’envois aux enfers passe le bonjour à mes amis Satan, Juda et Lucifer dis leur que le mal règne ici O rage O désespoir Et Dieu créa le Diable c’est une femme O rage O désespoir Et Dieu créa le Diable c’est une femme c’est une femme J’accouche sous LSD et quand sa couche est pleine j’jette bébé avec l’eau de la Seine Il a grommelé son premier mot dans son dernier souffle vivent les enfants 2 kilos 5 dans son berceau Dénis d’grossesse je le camoufle Calamitée j’carresse ton crâne une fois qu’il est scalpé J’ai l’coeur en flamme et l’corps en fête Faut qu’mon gynécologue m’exor-cistite ça crie en latin dans ma tête Jugement de Paris inversé J’me mets à nue quand tu m’l’as pas demandé j’suis rhabillé quand tu ’t’es excité J’te renvoie en enfance pour qu’tu creuses ta tombe en enfer J’veux qu’tu succombes à tes souffrances en sortant des jupes de ta mère O rage O désespoir Et Dieu créa le Diable c’est une femme O rage O désespoir Et Dieu créa le Diable c’est une femmeAujourd’hui, c’est toi ma muse tu s’ras ma vénus de Milo pas d’bras pas d’chocolat j’te prends le bas j’te laisse le haut Montée des eaux, 10 plaies d’Egypte Travail du Caire au choc électrique J’suis une sorcière sans sourciller je pars au bagne pour les vacances boire des cocktails de sang caillé ça a le gout de mon enfance O rage O désespoir Et Dieu créa le Diable c’est une femme O rage O désespoir O rage O désespoir Et Dieu créa le Diable c’est une femme O rage O désespoir Et Dieu créa le Diable c’est une femme




AUTODRÔNE
numéro CONTRE-FIXION
SECURITE



PHOTOS N°AUTODRONE



L’ENFANT PUNI

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1.2.3 Soleil.

Réveil désagréable dans liquide nauséabond.

Lumière criarde

Corps contorsionné, contraint à se cristalliser dans ce moule heureux de lui même.

Bienvenue en normale suprématie, variations : malformations.

Le i prend un point comme la fin des phrases qui commencent par une majuscule qui utilise deux interlignes 3 millimètres ni plus ni moins attention aux pattes de fourmis aux pattes d’éléphant à pas dépasser à pas raturer dans la boucle les lacets la main est propre la paume est sur la bouche la bouche est close les 32 dents sont brossées 3 minutes ni plus ni moins.

L’enfant puni pour avoir écrit dans la MARGE.
Ablation volontaire et consentie, victoire sur l’anarchie des couleurs et l’irrégularité des formes.

Quand le Chao accorde à l’Ordre sa révérence, le monde s’en félicite.

Le monde observe l’enfant puni et s’en félicite.

En son coeur abimé gémissent encore les contusions d’un passé aphone.

Enfant puni s’excusant d’être né circulaire dans un jeu quadrifacette.

Quand sa voix témoigne, on l’étouffe pour que règnent les cliquetis stridents des couverts rebondissant dans des assiettes bien garnies.

Mais la foule pose sur son mutisme un acceptation stoïque du jeu quadrifacette.

Soustrait à l’addition, il demeurera l’inconnu de l’équation :

le doute abyssale en abscisse et la fuite en ordonnée.

Alors il se soustrait aux probabilités qui voudraient faire de lui l’exception qui confirme vos règles, colonise le confin de vos angoisses et vous murmure à l’oreille : la certitude est l’idéologie prenant la marque du savoir.
L’enfant puni mettra le feu aux doigts qui brûlent de compter.




1.2.3. Sommeil profond et sans rêves.

Je ne reviendrai pas.




NAUFRAGE

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Morne parure

Gris prétentieux

Ville endettée face à l’Histoire,

les eaux ont emportées ta gloire avec ta rançon.

Ces déambulations lors desquelles tes rues impassibles ne susurrent que menaces à mon coeur implorant.

Comme j’aurais voulu aimer entre tes murs ; dont les pierres ne me reflètent que mes craintes et angoisses.

Combien de fois tu m’as délaissée quand je souhaitais que tu m’enlaces ?

Paris, tu te donnes à tous sans distinction, et mes mots qui tant de fois t’ont loués valent autant que ceux d’un simple étranger.

Mille fois prise au piège dans le capteur des gens de passage.

Paris, tu mérites ton naufrage.

Toi qui a tant pris et si peu donné, sous les vagues emportée la magie du pillage.

Sous la coupe de tes monuments crépissent les vestiges d’Orient dérobés par quelques tyrans.

Paris célèbre les Grands Hommes qui en ont tant asservi.

Dans tes ruelles pavées de bonnes intention, chaque regard échangé accrédite mes obsessions.

Paris asile, isole les inconnus en multitude de solitudes amoncelées.

Jamais lassés de croire se cerner sans se confronter.
Foule aphone qui rêve de crier pour réclamer plus de silence.

Paris, sourde et dense dont le corps nu exhibé en tout lieu rayonne,

ta lumière née dans l’éveil d’un flash est morte dans le sommeil d’un réverbère. 
FANZINE FRICTION MAGAZINE


CONTRE CHAMP

On m’a demandé de contempler dans les yeux la race humaine.

1 + 1 + toi et moi à s’autopsier le blanc de l’œil pour y trouver âme qui vive.

Posture debout garde à vous frileux et chairs exhibées dans cette pièce nue où soupe de membres se forme pour fuir le froid urbain.

Division cellulaire de l'humanité deux par deux même en partouze c'est inévitable.

Toi + moi.

Seulement seul.e.s jusqu’ici : on le redeviendra, après.

Toi + moi dans cette pièce misérable où tous se fixent les globes en espérant voir passer le mystique.

Comme si le Graal était planté là à équidistance de tes oculaires et des miens.

1, 2, 3.. il est encore tôt pour cligner alors le Moi que je t’affiche, je te le soutiens.

Ça plisse, sous tes yeux, un rictus retenu, la retenue d’un simple rictus.

Garder la face, encore un peu.

Le nu du corps, c’est rien.

Te voici informé : j’ai sous la peau des os et du poil au-dessus.

Tu souris mais ne veux pas te découvrir.

Garde ça pour ta couche où sont enterrés tes rêves et les regrets qui dorment avec :

pour leur tenir compagnie.

Moi je rêve peu, pour n’être jamais déçue.

On finit par aller loin, alors qu’ici on sait où est sa place.

La tienne en dessous de beaucoup mais au-dessus de certain.e.s

Iels ont des rêves à forcer elleux aussi,

Ces certain.e.s aussi incertain.e.s que toi.

Rassurant

Mais aujourd’hui tu as claqué la porte de ton bureau avec plus de douceur qu’à l’habitude : cette main presque vierge de ne toucher que claviers d’ordinateurs et barres de métro depuis des mois frôlera ce soir un visage inconnu.

Alors on sera bien, deux anonymats face à face à rêver que l’on s’est bien trouvé.e.s.

À en oublier le wagon qui nous a mené dans cette sombre pièce.

À piquer du nez vers un sol usé par tous les dégueulis qui l’ont côtoyé à l’annonce déjà-vu d’un garçon sans toit qu’on a déjà entendu cent fois,

C’est pas le même seulement la même misère

c’est le - pas nous.

J’te blâme pas.

Déjà dégouté par une âme qui souffre

Comme si ce gouffre te donnait le vertige,

Tu t’en éloignes toujours.

J’te blâme pas.

Moi aussi j’baisse les yeux vers la terre ferme et l’odorat avec

Pour m'assurer que la fermentation d’ce semblable est encore externe,

DEHORS.

C’est la mort de l’empathie, y a plus de vie dehors.

Il y a plus que moi et ce sol mal karchérisé.

Alors ici on est comme frères et sœurs :

on n’est pas dehors.

On est comme frères et sœurs.

Alors vient, on fait semblant qu’on s’aime, juste pour cette fois.

Puis t’iras retrouver tes rêves morts-nés et moi mes rêves fausse-couchés.

Il faut bien un début à tout, à ce qui est mort d’avance aussi.
CHAMP

Qui sont ces inconnus ?

Visages tuméfiés, retournées, gonflés, ratatinés

Tous des ramassis de moi

Infinis facettes de mon faciès indécis

Mais qui sont ces inconnus ?

Un troupeau de singes hurleurs clamant leur désaccord de principe avec ma présence ici
Un meute de termites assiégeant les replis de ma carcasse en lambeau

Dévorant le moindre bout de chair

Pour libérer l’accès jusqu’au glas grave et répétitif

qui chante encore le rythme sous mon sein gauche.

Mais qui sont ces inconnus ?

Un charognard dans mon estomac écoeuré

Qui cherche à rendre avant même d’avoir avalé

Un charognard écoeuré

Je suis un cimetière et m’auto-hante,

dans le couloir de mes artères

trainent les hurlements fantomatiques des rages que j’ai du ravaler.

Mes yeux dénudes vos intentions déguisées et en abreuvent mes joues usées de larmes amères.